Faut-il limiter notre loi sur la grève ?
Les fonctionnaires béninois vont en grève quand ils veulent et y mettent fin quand ils le désirent. Certaines fois, c’est pour des causes nobles mais la plupart du temps, le débrayage se fonde sur des revendications sans queue, ni tête. Ce qui est alarmant, c’est qu’on ne peut pas prévoir la réaction de ces syndicalistes dont l’élan et les réelles motivations semblent douteuses.
Ça sent flou tout ça !!!!
Les centrales syndicales ont déclenché en début d’année une grève pour manifester contre la répression de leur marche du 28 décembre 2013. Pour une fois, le Peuple béninois avait salué cette grève jugée « noble » et « salutaire » pour la sauvegarde des acquis démocratiques au Bénin. Un premier mois durant lequel le Gouvernement est resté sourd aux revendications des grévistes ; une deuxième lune où il les a appelés à un dialogue ; un troisième et nous en sommes au quatrième mois où une partie des grévistes décide de reprendre le travail.
Le limogeage du Préfet et du Commissaire comme fondement primitif de la grève
Les fonctionnaires réclamaient notamment le limogeage du Préfet Azandé et du Commissaire Agossadou qui ont ordonné la répression de la marche du 28 décembre dernier. Seulement, en cours de chemin, les revendications se sont écartées de cette exigence que les centrales syndicales n’affichent plus désormais qu’en arrière plan. Désolation pour le peuple béninois qui s’était embarqué dans l’aventure avec eux. Désormais, ce qui tient à cœur, ce sont les 25% réclamés depuis 2012 ; c’est la rétrocession des fonds défalqués sur salaire pour cause de grèves en 2012 et en 2014.
L’histoire se répète
On se rappelle qu’en 2010, la Fesyntra-Finance avait eu un comportement pareil. Alors qu’elle avait invité les travailleurs du ministère des finances à une grève pour obliger le gouvernement à faire la lumière autour de la disparition de Pierre Urbain Dangnivo, la Fesyntra-Finance mettra fin à ces grèves dès que le Gouvernement lui accordera certains avantages salariaux (alors que l’énigme Dangnivo n’a pas été résolu). L’histoire continue de se répéter. 4 des 6 centrales syndicales mettent fin à la grève depuis le début de cette semaine alors que le préfet et le commissaire n’ont pas été limogés. « Il ne faut pas sacrifier les enfants pour deux hommes ». Depuis quand ont-ils acquis cette sagesse ? La réalité est que le syndicalisme béninois va à vau-l’eau, manipulant le Peuple qu’il met au service de ses intérêts. Pauvre Bénin. Aucune décence ; aucune pudeur dans le rang de tes portes voix.