Demain aura lieu la fête du bélier. Comme tous les ans, les communautés musulmanes du monde entier sacrifieront à la tradition. Seulement, les moutons sont de plus en plus chers, devenant plus que jamais imprenables. Pourtant, la fête doit avoir lieu.
A Cotonou, à Porto-Novo, à Parakou comme dans toutes les autres localités du Bénin, c’est la même chanson. Issifou A., un client rencontré au marché Zongo de Cotonou se plaint : « walaï, les moutons sont trop chers ». Pourtant, il traine derrière lui l’une de ces bêtes à grandes cornes. Il nous explique : « normalement, un tel mouton ne devrait pas coûter plus 70 milles ; mais, on m’a pris 110 milles sur coup, kaï : ». Il n’est pas le seul à se plaindre de la situation. Un peu plus loin, là bas où un monde fou bavarde à haute voix, se mène un débat. Abdoulaye G., un autre client explique aux autres que la chose prend l’allure d’une escroquerie. « Comment peut-on vendre ce petit mouton à 120 milles francs », s’interroge t-il en tâtant les cornes de l’animal du revers de sa main droite. Les vendeurs, eux, ne font pas les mêmes analyses de la situation. D’ailleurs, trouvent-ils que les prix n’ont pas tellement changé par rapport à ceux pratiqués l’an écoulé. Selon l’un d’eux, ce sont les mêmes critiques qui se font sur leurs commerces chaque année. Selon les explications données par ce revendeur, « on tient compte de beaucoup de facteurs pour mettre un prix aux animaux ». Et cela est vrai. « Vous-même, regardez comment il est difficile d’élever un animal jusqu’à l’âge adulte... ». Les éclaircissements donnés par ce revendeur n’intéressent nullement les acheteurs qui ne rêvent d’une chose : emmener une bête chez eux.
Parakou se plaint aussi
Selon les informations pêchées au marché Kobo-kobo par notre correspondant à Parakou, la situation n’est pas, non plus reluisante. Jusque dans la soirée de ce dimanche, les moutons étaient toujours imprenables. Seuls, les riches clients arrivaient à emporter les animaux. Moussa I., rencontré sur les lieux ne sait pas où se donner de la tête. « Je n’ai pas que ça à acheter », a-t-il expliqué avant de poursuivre ce qui suit. « Il faut acheter des pagnes aux enfants ; payer le tailleur ; et le mouton ne se mange pas tout cru ; il faut aller au marché… alhamdoulilahi ! ». Pourtant, la fête aura, inchala !