Les principaux acteurs de l’Union fait la Nation se sont rendus ce mardi au palais de la Marina. Objectif, rencontrer et discuter avec le Chef de l’Etat. Une telle démarche qui intervient quelques jours seulement après la visite du pape au Bénin aurait pu, dans d’autres circonstances bénéfiques pour le dialogue politique. Mais Boni Yayi a-t-il seulement encore besoin de cette opposition déjà au bord de la tombe ?
L’après prologue
Le Chef de l’Etat a déjà réussi à venir à bout de l’Union fait la Nation, figure de proue de l’opposition béninoise. La cuisante défaite de l’Un, malgré la réunion en son sein de tous les vieux briscards de la classe politique reste encore inexplicable. Et c’est justement à cette méditation que sont occupés les membres du plus grand regroupement de l’histoire politique du Bénin depuis la dernière vague d’élections. Pendant cette évasion de l’Un, le Chef de l’Etat, avec le soutien de ses députés était resté le seul maitre à décider du quotidien des béninois. La prise de certaines décisions à la viens-vite, l’improvisation dans la gestion dans la conduite des affaires sociales. Cependant, l’arrivée du Pape semble avoir réveillé l’union fait la Nation de sa torpeur. La lettre adressée par le Président Bruno Amoussou au Pape Benoit XVI s’inscrit dans cet objectif et semble avoir porté ses fruits puisque déjà, une audience leur a été accordée par le Chef de l’Etat.
Par ce geste, le Président de la république honore son engagement envers le saint père de contribuer à la réconciliation prônée par ce dernier. De même, cela dénote de la disponibilité de l’opposition à dialoguer avec le pouvoir en place. Cependant, au-delà de tous les commentaires pouvant être faits sur cette visite de la délégation de l’Un au palais de la Marina, il est clair que l’actualité ne se prête pas à cette réconciliation.
Et alors ?
A dire vrai, le Chef de l’Etat n’a, aujourd’hui plus rien à espérer de l’opposition. Que peut, d’ailleurs lui apporter une opposition dont la fragilité n’est plus à démontrer ? En cela, la réunion de ce mardi peut juste être analysée comme un simulacre de désir à la réconciliation. Du moment où l’Un n’a aucune marge de manœuvre, Boni Yayi ne gagne plus rien à composer avec elle. Le peuple n’est pas devisé. Seuls, le sont quelques politiciens. Et c’est eux qui ont besoin de réconciliation.