La période de fin des grandes vacances, comme il est de coutume, constitue généralement une occasion où beaucoup de commerçants parviennent à arrondir leurs chiffres d’affaires par la vente de fournitures scolaires et autres articles indispensables pour l’école. Depuis ces derniers temps, cette activité bât son plein un peu partout au Bénin. Occasion exceptionnelle pour les commerçants de gonfler leurs chiffres d’affaires.
Une enquête de Euloge AGNIKPE
Cotonou, place Lénine à Akpakpa. Il sonnait midi environs. Du zénith, le soleil illuminait les lieux de ses suffocants rayons. Cette place publique grouillait du monde et il y régnait un grand mouvement. Il fallait bien sillonner les endroits pour distinguer des lots de tissus kaki, de chaussures, de sacs, de livres et cahiers et autres articles au programme dans les lycées et collèges et autres établissements scolaires. Sur les étagères des hangars, on vend et on achète. Dans ce décor confus, semblable à une animation qui caractérise celle d’un grand marché, riment des paroles de satisfaction et de désolation des uns et des autres.
La trentaine, ‘’Béanon’’, l’une des vendeuses vient d’interpeller un usager. « Fofo daho, il y a des articles scolaires de bonne qualité à bas prix. », a-t-elle lancé à l’endroit du jeune homme qui n’a pas hésité à se diriger vers elle. En espace de dix minuties, ‘’Béanon’’, avec un accueil chaleureux, réussit à lui vendre un lot important de fournitures. Toute souriante, elle vient d’empocher dix huit mille cinq cent francs (18.500f). Très habile, elle discute déjà avec un autre client qui veut aussi faire des achats pour la rentrée scolaire.
Elles sont très nombreuses, ces personnes qui, comme ‘’Béanon’’, s’adonnent pleinement à la vente de fournitures scolaires pendant la période de fin des grandes vacances ou au début de la rentée des classes. Elles se rencontrent un peu partout dans les marchés, dans les installations de la ‘’ Rentrée Aura Lieu’’ et autres hangars et boutiques érigés pour la circonstance. Théodore, un jeune étudiant qui mène cette activité comme job de vacances, confie : « j’exerce cette activité pour gagner des sous. Cela me permettra de faire face à quelques dépenses pendant l’année scolaire.» Ainsi, les préparatifs de la rentrée scolaire constituent une période où beaucoup de vendeurs font de bonnes affaires. Cependant, certains se plaignent déjà de la mévente. « Des clients se plaignent et disent que nos articles coûtent trop chers. », lance une dame.
Une activité rentable ?
Les vendeurs de fournitures scolaires gagnent-ils véritablement de l’argent ? Ce qui est sûr, la plupart d’entre eux, gagnent gros et sont très fiers de leur activité. Bio, ce jeune homme, la cinquantaine, assis devant son étalage de tissus kaki à quelques pas du Lycée Technique Coulibaly, répond : « C’est pendant ces temps de rentrée qu’on arrive à arrondir les angles. Si le marché est bon, moi je vends jusqu’à trente mille francs (30.000f) par jour avec un bénéfice d’environ quatre mille (4.000f) à six mille francs (6.000f). » Nombreux sont alors ces vendeurs qui se disent très heureux pendant la période de rentrée scolaire. C’est le cas de dame Alice Gnambodè. Fonctionnaire de son état, elle exerce l’activité de façon occasionnelle. « C’est seulement en période de préparatifs de la rentrée scolaire que j’engage de jeunes filles pour me vendre ces articles. Celles-ci sont rémunérées en fonction de la vente et j’arrive à joindre les deux bouts. », confie t-elle avant d’expliquer qu’elle s’approvisionne chez des commerçants grossistes. « Je retourne les invendus après la période de rentrée. », précise-t-elle. Comme dame Alice Gnanbodè, beaucoup de personne se lancent dans cette activité de façon périodique pour pouvoir arrondir les angles. Le constat aujourd’hui est que la plupart des points stratégiques des grandes villes du pays, en particulier Cotonou se sont revêtus de la couleur de la rentrée des classes. C’est aussi l’occasion pour d’autres vendeurs de promener leurs marchandises.