Vers un début du déchirement du Ccmp de Parakou

Le cadre de concertation pour la majorité présidentielle (Ccmp) de la commune de Parakou n’est pas en bonne santé. Les contestations et les réserves émises par certaines personnalités politiques de la région à la création de ce cadre continuent de faire mal. La dissolution de la coordination départementale Fcbe et sa renaissance par le Ccmp n’avait pas pu prendre en compte tous les amis de Boni Yayi. Ces déchus de l’ex coordination Fcbe sont donc allés chercher fortune ailleurs : le Cedag My 2011.

Ça grouille au sein de la famille des mouvanciers de la commune de Parakou. L’idée de la création des cadres de concertation pour la réélection de Boni Yayi, en effet,  quoique stratégique n’a pas été au gout de tout le monde. Du coup, tous les acteurs politiques de la commune s’étaient élancés pour se tailler une place de choix au sein de cette commission. L’on se rappelle qu’au cours de ces travaux, le Durr – Barka de l’honorable Rachidi Gbadamassi n’avait hésité à claquer les portes. Les négociations et les concessions faites dans le temps n’ont pas pu réunir dans un même plat tous les partisans de Boni Yayi. L’on évoque des « mises à l’écart » qui ne peuvent que fragiliser le groupe. Dans cet environnement de dialogue de sourds, certains ont préféré se retirer carrément de ce cadre de concertation pour se créer une autre coalition qui les rapprocherait plus du chef de l’état. C’est justement dans cette intention qu’a été mis sur pied le Cedag My 2011. Mais la création de ce nouveau creuset n’a pas reçu l’assentiment de tous. La preuve, aucune des personnalités réunies au sein du Ccmp n’a marqué de sa présence cette cérémonie quoique toutes invitées. Cette situation commence par inquiéter les forces politiques de la commune. Pourquoi ce grand cadre s’inquiétait-il de la création d’un si petit groupe ?

En réalité, ce nouveau né est loin d’être traité de petit groupe. Dotée d’une forte capacité de mobilisation, le Cedag My 2011 regroupe en son sein 225 mouvements, associations et coalitions qui ont tous déclaré leur soutien au chef de l’état. C’est dire que le Ccmp de Parakou est une formation sans véritable force. Cette situation s’explique par le fait que toutes ces associations ont déserté le cadre pour se retrouver dans un regroupement qui prend plus en compte les préoccupations des populations de la zone. Certaines sources proches de ce nouveau creuset nous ont confié que le Cedag My 2011 est né dans un souci de rapprochement du chef de l’état car ce cadre de concertation fait montre d’une politique d’exclusion. Désormais, par ce cadre, la jeunesse veut directement dialoguer avec Yayi sur sa politique de développement de la ville. Il n’est plus un secret que Parakou est en arrière par rapport aux programmes de développement et les populations de la ville ne vont plus par quatre chemins pour affirmer que cet état de chose est dû au fait que la mairie est détenue par le régime en place.

Cependant, au delà des simples questions de développement, c’est tout l’avenir politique de Boni Yayi qui est en jeu. Se voir lâcher par Parakou serait synonyme d’une défaite en 2011. Or,  le manque actuel de cohésion entre ses militants n’a pas du goût à faciliter les choses. Le Ccmp est devenu un cadre de vieux politiciens qui ne peuvent plus grande chose pour le chef de l’état. Seuls, les jeunes peuvent encore sauver Yayi. Mais à quel prix ?