La participation de Victor Topanou aux dernières élections présidentielles ne lui a pas trop fait de bien. En dénote le long silence dans lequel l’ancien ministre de la justice du régime du changement s’est enlisé après cette consultation électorale qui n’a laissé indifférent aucun des adversaires du Chef de l’Etat. Revenant d’un profond sommeil déjà objet de critiques, Victor Topanou, ironie du sort n’a toujours pas réussi à se défaire de cette envie de travailler encore aux cotés de celui dont il s’est pourtant démarqué du programme en mars 2011.
L’après prologue
Victor Topanou a trouvé refuge dans un mutisme mystérieux après sa désillusion de l’an dernier. Il est vrai que bon nombre de politiciens avaient opté pour la même stratégie après ces joutes électorales. Cependant, les critiques se font de plus en plus sur la retraite du porte voix de certain bloc politique lors des élections présidentielles dernières. Finalement, c’est sur les plateaux de Zone Franche que l’homme a divorcé avec le silence hier. Dans une démarche d’éclaircissement de sa participation à l’élection présidentielle de 2011, l’ancien porte parole du gouvernement Yayi a expliqué qu’il n’était pas « candidat contre Yayi ». Partant du fait que « nous sommes dans un régime présidentiel », un régime dans lequel le ministre n’exécute que le programme du chef de gouvernement, l’homme est parvenu au fait qu’il est dès lors plausible à tout citoyen, dont le programme est, ne serait-ce que légèrement différent de se présenter aux élections afin de soumettre ce programme au vote du peuple. C’est donc dans cette optique que Victor Topanou s’était présenté aux élections. Sur la question du bilan de l’an 1 de la seconde gouvernance de Boni Yayi, l’ancien allié du maire Hounsou-Guèdè à la tête du PUR reste optimiste. En cela, Victor Topanou a invité les béninois à se défaire de cette « fausse idée que nos compatriotes se font de notre régime ». Le Pvi a été l’autre sujet abordé au cours du débat. « Je n’ai été impliqué, ni de près, ni de loin à cette réforme » ; « mon opinion est celui d’un observateur lointain » a souligné M. Topanou avant de regretter que la politique n’emporte ainsi sur les questions d’intérêt national. Si le débateur d’hier a semblé approuver tout ce qui se fait actuellement sous Boni Yayi, il s’est, par contre rigoureusement opposé à la procédure de révision de la constitution en cours. « Il n’existe pas de constitution parfaite » a avancé l’invité avant de faire constater que « les imperfections actuelles de la constitution du 11 décembre 1990 n’ont jamais conduit le pays dans une impasse est en fonction de cela qu’il a estimé que « notre constitution est assez souple pour s’adapter aux situations qui surviennent ». « Il faut une situation de crise qui nous y oblige. Autrement, ce serait une révision fantaisiste. Victor Topanou est réticent au projet d’autant qu’il ignore le contenu réel du texte dont la procédure d’adoption est en cours. La même abstention est constatée dans les propos du juriste par rapport à la restriction du droit de grève au Bénin. « Je ne cautionnerai aucune restriction de libertés » a t-il martelé. C’est avec la même ardeur que Victor Topanou dénoncera la décision du procureur de la république de faire payer aux déposants le trop perçu dans l’affaire des structures illégales de placement de fonds. « Si ces sommes ont été perçus régulièrement dans le cadre du contrat signé avec ces structures », l’on ne saurait les forcer à remboursement. Toutefois, l’homme qui se retrouve aujourd’hui sans parti politique n’a pas caché sa volonté de travailler encore avec le Président de la République.