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 Le Bénin vu par un jeune 

A Propos De Moi !

  • Christophe D. AGBODJI
  • Journaliste, Ecrivain
Auteur de "La chute du mur de Karakachie"
;  "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"
  • Journaliste, Ecrivain Auteur de "La chute du mur de Karakachie" ; "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"

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26 juin 2011 7 26 /06 /juin /2011 14:58

yayi-a.jpgLes populations de Parakou, la ville mère du Bénin septentrional ont été particulièrement généreuses avec Boni Yayi lors de la récente pluie d’élections s’étant abattue sur le paysage béninois. Cependant, peu de place avait été accordée à Parakou dans l’agenda du chef de l’Etat lors de son premier quinquennat. Pour changer le cours du destin de leur ville,  Soulé Allagbé, le maire était en tête d’une forte délégation qui s’est rendu au palais de la Marina. Une expédition opportune ou une farce organisée ?

Parakou, la ville phare du nord Bénin n’a que trop peu brillé lors du premier quinquennat du président Boni Yayi. Une telle analyse parait fondé lorsque l’on jette un regard sur les réalisations faites dans les autres grandes villes du Bénin. Des échangeurs par endroits à Cotonou, des passages supérieurs dans cette même ville, une politique de modernisation du grand marché qu’est Dantokpa, sans omettre de citer la modernisation de la voie quittant Godomey pour Akassato. D’ailleurs, d’autres projets sont en cours pour améliorer le visage de notre capital économique. Ce qui n’est qu’à priori à féliciter. Comme Cotonou, Parakou a réussi à tirer son épingle du jeu au cours de ces cinq dernières années. La seule organisation du cinquantenaire de l’indépendance aura permis à la cité des Aïnonvi d’obtenir un paquet d’infrastructures. Cependant, Parakou est resté le même depuis 2006 quoique certains observateurs y voient  le fief du chef de l’Etat. Les quelques projets envisagés pour elle sont jusque là restés soit dans les tiroirs des ministères ou limités à la pose de la traditionnelle « première pierre ». Le projet de construction d’un aéroport international à Tourou n’a point évolué. Et la récente visite du ministre Lambert Koty sur le site n’est certainement pas d’augure à faire avancer la situation. D’ailleurs, les paysans dessaisis de leurs champs réclament toujours leurs frais d’expropriation. Le projet de la construction d’un port sec à Ganon se trouve également régie par les mêmes règles. Par ailleurs, les travaux lancés dans le cadre de la célébration du 1er août 2008 ne sont jamais terminés. Cet environnement n’a pourtant pas été un frein au plébiscite de Boni Yayi par les populations de cette ville.

Le voyage de Cotonou, une farce ?

La visite du maire de Parakou et de sa délégation au cabinet du chef de l’Etat est mal vue dans la cité des Kobourou. Certaines critiques trouvent que le voyage est inopportun dans la mesure où le chef de l’Etat séjourne fréquemment dans la cité. Ainsi, à moins que Rachidi Gbadamassi et Soulé Allagbé n’aient voulu montrer aux parakois qu’ils font des pieds et des mains pour que le chef de l’Etat se souviennent d’eux. De plus, Réckya Madougou, la ministre en charge des micro finances et de l’emploi des jeunes confiera que les sujets pour lesquels la délégation est venue plaider étaient déjà au cœur des préoccupations du chef de l’Etat. Dans cette situation, comment comprendre que le chef de l’Etat puisse inviter un député, un maire et les sages d’une ville à venir lui demander de leur rendre un service auquel il tenait par-dessus tout ? Comment devrons-nous interpréter cette attitude que certaine frange de la population de Parakou qualifie déjà d’ « hypocrisie gênante » et de « farce » ? Avec ou sans voyage, Boni Yayi sait qu’il doit beaucoup à cette municipalité qui lui a accordé plus des 90% des suffrages exprimés lors de l’élection présidentiel et qui, de surcroit lui a donné les 4 sièges en lice lors des consultations législatives. Les parakois attendent les fruits de cette excursion. Pourvu que l’attente ne perdure pas au delà de 2013. Auquel cas, soulé Allagbé en payera seul la dette lors des élections municipales.

 

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