Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 Le Bénin vu par un jeune 

A Propos De Moi !

  • Christophe D. AGBODJI
  • Journaliste, Ecrivain
Auteur de "La chute du mur de Karakachie"
;  "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"
  • Journaliste, Ecrivain Auteur de "La chute du mur de Karakachie" ; "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"

Texte Libre

Recherche

29 août 2014 5 29 /08 /août /2014 00:12

Samuel-Dossou.jpg Deux morts et des centaines de milliers de FCFA emportés, c’est le bilan de ce braquage survenu hier, jeudi, 29 août 2014 à hauteur du  village Alafia. Ils étaient trois malfrats aux dires d’un  témoin qui se sont déguisés à l’aide des casques et tenues s’apparentant à ceux des policiers.  A 8h 30 mn, ces hors-la-loi ont attaqué un bus de transport en commun de la société de transport privée ‘’Confort line’’. Après avoir par des gestes  intimé l’ordre au conducteur de se garer sur le bord de la chaussé, ils ont ouvert le feu sur le véhicule au même moment où ce dernier obtempérait. Malgré les coups  de feu des braqueurs, le conducteur, ayant compris la manœuvre de ces hors- la-loi a pu à l’aide du mécanicien à bord, mettre le pied sur l’accélérateur et stabiliser le bus qui allait dans le décor, afin de se tirer d’affaire. Malheureusement,  ces tirs essuyés par le bus,  ont été fatals à l’un de ces occupants touché à la tête. Ce dernier, évacué  sur l’hôpital de Savè, a rendu l’âme avant même que des soins ne lui soient prodigués. Après cette tentative ratée, plusieurs autres usagers de cette voie seront pris au piège des braqueurs qui ont réussi à dévaliser ces derniers et emporté tout ce qu’ils avaient sur eux. Téléphones, ordinateurs portatifs, de fortes sommes d’argent. Dans cet instant de cafouillage, un conducteur pris de panique à la vue des malfrats, a roulé sa voiture sur une victime entre-temps immobilisée au sol par les voleurs. Ce dernier, non plus n’a pu survivre. Il est à noter que tout le temps que ces malfrats ont passé par sur ces lieux, ils n’ont été inquiétés par les forces de l’ordre.

Partager cet article
Repost0
21 août 2014 4 21 /08 /août /2014 22:14

La mise en œuvre de la réforme portant port obligatoire de casques pour les motocyclistes et les cyclistes a fait hier deux autres victimes dans le rang des forces de l’ordre. Ces deux nouveaux cas de décès viennent s’ajouter à celui intervenu il y a sept jours dans le rang de ces mêmes policiers. Les faits se sont déroulés à Agla, dans la zone de la buvette Petit à petit 2, une zone qui n’est, d’ailleurs pas éloigné de l’endroit où le samedi dernier un policier avait perdu la vie en poursuivant un conducteur de moto, la tête sans casque. Hier encore, deux agents de la police nationale se sont lancés aux trousses d’un conducteur en situation irrégulière sans avoir eu le temps de mettre la boucle de sécurité qui passe sous le menton. Une chute et voilà nos policiers à terre. Des informations recueillies auprès des témoins sur place, un policier aurait rendu l’âme sur le champ ; le second tombé dans un combat aurait rendu l’âme plus tard alors qu’il était d’urgence évacué à l’hôpital. Le conducteur en infraction, lui s’est échappé sain et sauf ; comme celui du weekend dernier. Les témoins de la scène déplorent la situation et appellent à la revue de la stratégie devant conduire cette réforme.

Partager cet article
Repost0
15 août 2014 5 15 /08 /août /2014 17:23

dassa.jpg 

Pour la 61e édition consécutive, la grotte Notre dame d’Arigbo de Dassa-Zounmè sera encore prise d’assaut ce mois-ci par une population de fidèles catholiques venus, non seulement des différentes régions du Bénin mais aussi des autres pays de la sous région. Mais, à la joie des croyants de se réunir à nouveau pour célébrer la vierge Mère, s’oppose leur panique de se faire contaminer. Et pour cause, la menace d’Ebola est à nos portes. Dans un tel environnement, quelles mesures pourront prendre la ministre en charge de la santé et l’épiscopat du Bénin ?

Du 22 au 24 août prochain, aura lieu à Dassa le pèlerinage marial, ce rendez-vous qui réunie annuellement les catholiques venus de tous les horizons. Très attendue, cette réunion qui est devenue une tradition permet à la communauté chrétienne de prier Marie. Cependant, le rassemblement de cette année pourrait être différent. La raison, la panique que suscite Ebola. En effet, la fièvre hémorragiqueest, sans aucun doute devenu le mal le plus craint actuellement. En l’espace de quelques mois seulement, cette affection a réussi à détrôner le sida dans l’imaginaire des populations qui ne savent plus à quel saint se vouer à défaut de vaccin et de traitement conséquent. Il sévissait encore en Guinée et au Libéria que les béninois pouvaient dormir tranquille. Mais depuis que des cas ont été confirmés à Lagos, aux frontières béninoises, le Bénin a raison de s’affoler. Déjà, les autorités sanitaires ont donné l’alerte par des campagnes de sensibilisation et des mises en garde. Il en ressort que les béninois savent désormais que le mal est très contagieux. Dès lors, les lieux de rassemblement sont à éviter.

Depuis, la rumeur de Porto-Novo où un cas aurait été identifié et son démenti verbal par le ministère de la santé appuyé quelques jours plus tard de preuves, la réunion de Dassa est le premier point  de rassemblement où se retrouveront plusieurs personnes en provenance de divers pays. Le risque donc pour Dassa d’accueillir des pèlerins affectés d’Ebola est là. Face à cette menace, le ministère de la santé et le Clergé ne manqueront certainement pas de moyens pour prévenir le danger. Seulement, un regard analytique sur les potentielles stratégies pouvant être utilisées pour contrer le mal montre que la tâche sera difficile. Devra t-on refuser aux pèlerins en provenance des pays à fort risque l’accès à la ville des 41 collines ? Devra t-on contrôler tous les pèlerins étrangers ? Ou osera t-on même interdire la rencontre de Dassa cette année ? De toutes les manières, la mise en œuvre de l’une ou l’autre de ces mesures sera problématique.

 

Partager cet article
Repost0
29 juillet 2014 2 29 /07 /juillet /2014 17:50

La liste complète des véhicules administratifs en circulation de façon irrégulière ce samedi

 

Sur initiative de Ibrahim Bani Goro, le directeur du matériel et de la logistique (Dml), les agents du garage central étaient à nouveau aux intersections stratégiques de la ville de Cotonou ce samedi. Objectif, contrôler la régularité des véhicules administratifs en circulation. L’opération a révélé que 20 sur 70 véhicules contrôlés n’étaient pas en règle soit 28,5%.

 

Plusieurs points stratégiques ont été identifiés par les agents du garage central pour s’assurer que les conducteurs des véhicules administratifs en circulation ce samedi détenaient tous les pièces qu'il faut. Les intersections retenus par ces travailleurs du ministère de l’économie et des finances sont les carrefours Le bélier, La béninoise, Dédokpo, Jéricho, Etoile rouge, Vèdoko, Houédonou, Calavi Kpota, Calavi Arconville, Cocotomey devant le séminaire et Fidjrossè plage. Cette opération a permis aux surveillants de contrôler au total 70 véhicules dont 20 en situation irrégulière.  Marc Sèwayi, le Chef d’équipe au carrefour Dédokpo explique qu’il s’agit, pour plupart de défaut d’ordre de mission et certaines fois de défaut de permis de conduire. Roland Dègbo, Maryse Gbéhou et Guy Thierry Sossou, respectivemeny chef d’équipe aux carrefours Etoile rouge, Houédonou et Calavi Arconville ont confirmé ces constats. Ibrahim Bani Goro, le directeur du matériel et de la logistique a estimé qu’il y a « un regain d’utilisation irrégulière des véhicules administratifs » depuis le dernier contrôle qui remonte au mois de décembre 2013. « Le constat de ce mois laisse le constat de mise en circulation de véhicules administratifs sans ordre de mission ou avec des ordres de mission fantaisistes ». Il s’agit d’ordres de mission ne prenant pas encore effet ou d’ordres de mission ayant expiré depuis 3 ou 4 jours ou remontant à l’an dernier. Ces véhicules proviennent de divers ministères et directions : ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, ministère des mines et de l’énergie, ministère de l’économie et des finances, ministère des travaux publics et certaines mairies et groupements communaux. « Nul n’a le droit de mettre en circulation un véhicule en dehors des heures réglementaires », a indiqué le Dml qui annonce d’ores et déjà une guerre contre les auteurs de ces agissements. De toutes les façons, l’offensive est déjà lancée et l’équipe du garage central sous la supervision de son directeur Coffi Atchikè promet la guerre aux fraudeurs.

 

Voici les identifiants de ces véhicules en situation irrégulière.

 

AZ 4326 RB

AV 9467 RB

BA 2565 RB

AV 1810 RB

AF 4140 RB

W 54 ww 25 RB

AS 6483 RB

AT 9744 RB

IPZ 4323 RB

AZ 6734 RB

AX 5158 RB

AV 3564 RB

AJ 3220 RB

AZ 7425 RB

W 24 RB

AE 4618 RB

AZ 6733 RB

AN 8868 RB

BA 2054 RB

 

AM 5158 RB

Partager cet article
Repost0
29 juin 2014 7 29 /06 /juin /2014 20:23

second-cote-ou-les-vagues-arrivent.jpeg 

(Des habitations entières englouties quotidiennement)

 A l’est de Cotonou, de Akpakpa à Sèmè, la mer continue d’avancer dangereusement avalant sur son passage maisons, complexes hôteliers, restaurants, buvettes et autres infrastructures. Et ce ne sont certainement pas les amas de pierre timidement posés par les entreprises engagés par l’Etat qui l’arrêteront.

 

Un spectacle désolant

A l’est de la ville de Cotonou, la mer, déchainée s’est lancée à la conquête des terres la bordant. Plusieurs témoins, habitant ces zones affirment que cette « menace ne date pas d’aujourd’hui ». « Il y a encore dix ans qu’on nous prenait 300 f pour nous conduire du bord de la voie inter-Etat pour la plage ; aujourd’hui, c’est avec générosité que nous payons 100 f », explique Janvier S., un sexagénaire rencontré ce vendredi 27 juin 2014 sur les bords de la mer. Comme lui, ils sont nombreux à se souvenir de cette période où la mer était encore loin, très loin, « à plus de 5kms ». Mais la réalité est toute autre maintenant. « Aujourd’hui, ce n’est plus la même chose ; à cette allure, la mer sera au bord du goudron dans moins de 20 ans », regrette M. Inoussa, un autre riverain. En effet, des centaines de maisons longeant la bordure de l’étendue d’eau bouillante ont déjà disparues. « Regardez là-bas ; un matin, les habitants de la maison, au réveil se sont retrouvés dans la mer », témoigne une vendeuse d’amuse-gueules. Pascal Zinsou est, lui-aussi l’un des habitants du quartier Pk10, une zone que la mer que la mer n’a pas épargnée de ses ravages. Au soir du jeudi 12 juin dernier, autour de 17h,  la clôture de sa maison a cédé sous la violence des vagues. Pourtant, vu l’imminence de ce danger, il avait saisi depuis la date du 22 mars le ministère des travaux publics, selon les explications qu’il nous a données. Seulement, personne n’est venu à son secours. Comme lui, ce sont plusieurs centaines de personnes qui donnent l’alerte depuis des mois sans succès. L’Etat semble les avoir abandonnés à leur sort.

 

Maison-juste-avant-que-le-mur-ne-s-ecroule.jpegLe «Projet de Protection de la côte à l’Est de l’épi de Siafato», une initiative inefficiente ?

Ce projet initié par le Gouvernement pour protéger les rivages de la zone menacée n’a pas porté ses fruits. Il est, peut être trop tôt pour tirer cette conclusion. Cependant, l’avancée de la mer malgré les travaux pourraient emmener à tirer de telles conclusions. En effet, ce projet d’un montant total de 2,5 milliards de francs CFA lancé le 26 février 2008 était prévu pour durer 48 mois. Son achèvement devrait avoir des impacts palpables : empêcher l’avancée de la mer. Toutefois, plus de 6 ans après cette date, la mer continue d’engloutir une partie du territoire béninois. Déjà, certains habitants de la zone n’hésitent pas à dénoncer « un gaspillage d’argent ». Mais l’heure n’est pas encore aux comptes, elle est à consacrer à la recherche de stratégies efficaces pour sauvegarder les habitations des populations. En cela, l’Etat béninois est fortement appelé à agir au plus pressant.

Partager cet article
Repost0
28 juin 2014 6 28 /06 /juin /2014 12:46

med.jpg

Au Bénin, les médicaments se vendent comme du piment et de la tomate. Alors que l’inquiétant débat sur la circulation de faux médicaments se fait vieux, c’est la question des produits pharmaceutiques distribués par les structures officielles qui est polémique. Et pour cause, des médicaments interdits sont toujours prescrits par nos médecins et vendus dans nos officines. Votre journal a enquêté sur la question. Le résultat est, à la limite effrayant.

Plein dans le mille

 C’est un véritable cafouillage que ce qui se passe dans le secteur de la pharmacie béninoise. En effet, il y circule toujours des médicaments dont le nom figure pourtant sur une liste dite de « médicaments interdits ». Artémédine 50 mg comprimé, Alaxin 60mg comprimé, Plasmotrim 50 mg, … La liste est longue. D’ailleurs, ces produits sont généralement prescrits par des médecins exerçant dans nos centres de santé. M. Sévérin souffre depuis plus de six ans d’hypertension. Son médecin lui a prescrit ‘’ Vastarel’’, un produit qu’il prend régulièrement. Seulement, il ne sent pas d’évolution dans le traitement qu’il suit, pourtant avec rigueur. Mme Sabine utilise, elle-aussi les mêmes produits que lui a prescrits un autre médecin. Cependant, loin de guérir, son mal s’amplifiait. Le premier patient nous a conté que suite à un voyage en France, le premier médecin qu’il a rencontré s’est indigné de ce que ce produit interdit d’utilisation soit encore prescrit et vendu. Les effets du médicament que lui a été prescrit en remplacement de Vastarel semblent, selon son témoignage, miraculeux. C’est la même sensation que ressent Mme Sabine depuis qu’elle a cessé aussi de prendre ce produit.

medi2.jpg Comprendre la terminologie « médicaments interdits »

Selon le Dr Fadigba en service au centre hospitalier départemental de Parakou, « un médicament interdit, au sens médical du terme est tout médicament, à priori mis à disposition sur le marché pour les prescripteurs et qui, pour une raison ou une autre a été retiré de la vente ». C’est le Dr Fadhul qui nous a renseignés sur ces raisons pour lesquelles un médicament peut être retiré de la vente. « La raison fondamentale pour laquelle on peut ordonner la cessation de la vente d’un médicament est la constatation d’effets secondaires suite à son utilisation ». Cela signifie que certains médicaments prescrits pour le traitement d’une pathologie peuvent encore rendre plus malades c'est-à-dire susciter d’autres maux. Mais ce n’est pas le seul motif. « D’autres fois, on constate aussi que ces produits ne guérissent pas les maux pour lesquels ils ont été prescrits ». A entendre le médecin, ces produits ne valent pas plus que la simple eau dans l’organisme ; ils ne produisent pas les effets attendus de leur utilisation. Continuer à vendre ce produit serait donc abuser de la confiance des patients qui continueraient par acheter des médicaments inopérants pour le traitement de leur maladie. Et c’est, pourtant la situation des béninois.

 Le loup est dans la bergerie

Il est choquant de réaliser qu’un tel malheur s’abat au quotidien sur ces pauvres patients qui ont laissé leur vie entre les mains de leurs médecins. Dans le rang des professionnels du secteur, tout le monde s’accorde à dire que la situation n’est pas aussi angoissante que ne le pense. Pour Dr Mèdénou, « un médicament interdit en France peut ne pas l’être au Bénin ». La raison est toute simple, « chaque pays dispose d’une nomenclature établie en fonction de ses réalités ». Cependant, les explications données par le pharmacien semblent insuffisants pour apaiser la crainte des patients. Et pour cause, la structure organique du français est la même que celle du béninois. Un médicament qui s’est révélé dangereux pour le patient français l’est forcément pour celui béninois. « Il y a trop de polémique sur cette affaire ; plusieurs listes circulent sur internet sans qu’on soit en mesure d’en attester l’authenticité ». C’est pourquoi, nous nous sommes rendus au ministère de la santé pour avoir cette liste officielle de médicaments interdits au Bénin. Malheureusement, nous en sommes revenus plutôt désillusionnés.

 medi2-copie-1.jpgLe chien aboie ; la caravane passe ?

Direction des médicaments au Ministère de la santé ce jeudi 5 juin 2014. Le directeur est en congé. La secrétaire nous oriente vers l’une de ses assistantes, un Dr en pharmacie. « Je ne veux plus me prononcer par rapport à cette affaire », jeta t-elle d’entrée. Elle a certainement raison. Le sujet est angoissant. Elle nous exprima son indignation par rapport à la façon dont les médias traitent l’information ; cette façon qui ne sert à la fin qu’à donner une « fausse alerte ». Mais, entre expression de son désaccord face à cette stratégie et proclamation de l’attitude de réserve qu’elle entend désormais  garder, quelques bribes de mots s’échappent ; assez pour nous permettre de voir plus clair dans la situation. « Oui, le Bénin a lui-aussi une liste de médicaments interdits » comme c’est le cas dans tous les pays du monde ; mais « elle n’est pas compétente pour mettre à notre disposition cette liste ». Entre deux vagues de nervosité, elle nous explique que des « médicaments peuvent être interdits en France et ne pas l’être au Bénin ». La raison est, selon elle toute simple. « Les réalités sont différentes sur le terrain ; nous souffrons de maux au Bénin que les français ne connaissent pas ». L’interdiction serait aussi relative à l’association de certains médicaments en vue du traitement d’une pathologie. « L’exemple le plus évident est celui de la chloroquine ; une fois qu’elle a été interdite par l’Oms, elle est retirée des pharmacies ». Toutefois, ce produit peut toujours être acheté sur commande personnelle après justification de son traitement. D’après les éclaircissements de la pharmacienne, « la chloroquine, si elle est interdite pour le traitement du paludisme, peut servir à la guérison d’autres maladies ». Plus encore, « il y a des médicaments dont nous avons interdit la vente au Bénin  et qui sont, pourtant vendus au Togo voisin », a-t-elle renchérit pour nous démontrer qu’il suffit juste aux patients de traverser la frontière pour se procurer ces produits. D’ailleurs, « même en Europe, l’unanimité n’est pas toujours faite à propos de ces produits ».

 med-5.jpgDes éclaircissements non convaincants

Ces explications ne sont pas de taille à rassurer quand on sait que ce qui tue le Français ou l’américain peut tuer également le béninois ou le togolais ; d’où la seule palliative est d’interdire au Bénin, le médicament qui est interdit ailleurs. Pourquoi trouve t-on alors toujours ces produits dans nos pharmacies ? Pour le Dr Fadigba, deux raisons peuvent expliquer cela. « D’abord, il peut s’agir des raisons financières ». Il faut que les pharmaciens évacuent le stock qu’ils se sont procurés. « Ensuite, c’est quelques fois dû à la lenteur des travaux de la commission ». Ainsi, la commission de surveillance des médicaments peut mettre plusieurs mois pour prendre la décision de retirer de la vente un médicament. On peut aussi estimer que nos médecins ne s’informent que trop peu. Ainsi, peuvent-ils continuer de prescrire à leurs patients des produits qui ne les guérissent pas ou pire encore peuvent les rendre malades. Et cela dure des décennies déjà. Et cela risque de continuer encore pendant longtemps. En attendant une prise de conscience effective, les pharmaciens peuvent continuer par gonfler leur caisse et les malades par mourir. On ne peut retenir qu’une seule leçon de cette fable : Notre vie est trop chère pour qu’on la laisse entre les mains des médecins et des pharmaciens.

Partager cet article
Repost0
24 décembre 2013 2 24 /12 /décembre /2013 11:18

ministre-de-la-communication.jpg Un bâtiment du ministère de la Communication, des Technologies de l’Information et de la Communication (Mctic) prend feu tous les mois. Cela ressemble presque au scénario d’un film hollywoodien mais ne vous y trompez pas. C’est bien réel. Pauvre Koutché ! Malgré ses efforts perceptibles pour le rayonnement de ce fragment du gouvernement Yayi.

Ahan !!!!!

Après les locaux de l’Autorité transitoire de régulation des poste et télécommunication (ATRPT), un bâtiment de la poste qui a récemment pris feu, c’est le ministère même de la communication qui semé la panique à Cotonou vendredi dernier en fin de matinée. Pas de perte en vies humaine. Heureusement. Mais d’importants dégâts matériels ont été enregistrés. Des témoins décrivent un quart d’heure fâcheux. « Tout le premier niveau du bâtiment est calciné, le toit effondré, les locaux cramés. Le bureau du ministre n'est pas du reste ».  Si le courage des sapeurs-pompiers est à saluer, il n’en demeure moins que des dossiers ont dû partir. Le ministre Komi Koutché n’aura véritablement pas de chances. Tellement, il est poursuivi par les flammes. Dans une déclaration faite le lendemain du drame sur sa page facebook, le ministre rassure le peuple et indique que le parquet mènera une enquête pour déterminer l’origine du feu. Seulement, des supputations se font déjà dans les rues. Pour certains, « c’est une sale façon d’effacer des traces ». D’autres trouvent cette analyse ridicule et insensée. Pour ceux-ci, « le court-circuit est la cause, la  plus probable de ce drame ».  Ils y ajoutent, « la vétusté de certains bâtiments, l'incompétence de certains prestataires de services qui interviennent dans le domaine électrique sans aucun plan surchargeant ainsi les circuits électriques, la mauvaise qualité des matériaux utilisés, sans compter l'ignorance crade des utilisateurs eux-mêmes, branchant pêle-mêle sur une même multiprise d'origine douteuse, réfrigérateur, cafetière, chauffe-eau ou quels désodorisants électriques ». de toutes les façons, tous les regards sont tournés vers la police pour situer les uns et les autres. 

Partager cet article
Repost0
6 décembre 2013 5 06 /12 /décembre /2013 17:43

L'acteur béninois Djimon Hounsou à Cannes en mai 2011  La franchise "Fast and Furious" attire de plus en plus de monde. Et pas seulement dans les salles. Après le succès du sixième volet qui a récolté près de 788 millions de dollars dans le monde en mai dernier, James Wan prépare activement la suite  qui devrait débarquer dans les salles l'été prochain.

Si l'équipe d'origine composée notamment de Vin Diesel etPaul Walker sera bien évidemment au générique de ce septième long métrage, tout comme Dwayne Johnsonapparu dans le cinquième opus, on vient d'apprendre, viaDeadline, que l'acteur Djimon Housou viendra leur prêter mains fortes. L'acteur béninois est connu pour avoir participé à des films à succès comme "Gladiator", "Amistad" ou "Blood Diamond", pour lequel il avait reçu une nomination pour l'Oscar du meilleur second rôle en 2007. L'arrivée de Djimon Housou est annoncée quelques jours après celle de Kurt Russell . Jason Statham est également annoncé au générique.

En six films sortis depuis 2001, la franchise "Fast and Furious" a généré pas moins de 2,3 milliards de dollars dans le monde. Les deux derniers volets ont été les plus lucratifs avec des recettes record. En France, le dernier volet sorti dans les salles détient le record avec près de 3 millions d'entrées.

Partager cet article
Repost0
29 novembre 2013 5 29 /11 /novembre /2013 22:26

clinique-chinoises-copie-1.jpg 

 (De la modernisation du charlatanisme à l’arnaque)

La défectuosité du système sanitaire béninois n’est plus à démontrer : insuffisance de centres de santé, pénurie et obsolescence de matériels et équipements de travail, manque de personnel…. C’est dans cette ombre là que certains « charlatans » se sont érigés en sauveurs de la République, proposant contre de petits sous un nouveau mode de traitement supposé efficace : « la clinique chinoise ». Ils ne sont, pourtant pas connus du ministère de la santé et l’ambassade de la Chine les rejette. A dire vrai, ce sont des noirs, pour la plupart, des citoyens camerounais et congolais. Usurpateurs, arnaqueurs ou messies ? Nous sommes allés enquêter pour vous sur le sujet. Bienvenu dans l’univers des aiguilles maléfiques.

Entrez-ici dans l’univers des aiguilles maléfiques

Depuis quelques années, on assiste à l’ouverture au Bénin de certaines cliniques dites chinoises. Pourtant, les cliniciens qui s’y trouvent ont une peau noire. Ce sont, soit des camerounais, soit des congolais et quelques fois seulement des béninois. Ils proposent un modèle de traitement rapide et moins couteux. Mais déjà, des voix commencent par s’élever pour critiquer et dénoncer ce mode de traitement. Vodounou Yaovi Marc, un étudiant de 24ans parle de son expérience personnelle. « Je suis allé en consultation dans l’une de leur clinique. Contre milles francs. Ils m’ont mis dans la main une tube métallique relié à un appareil qui, lui-aussi est branché à un ordinateur », a-t-il entamé. « Quelques temps plus tard, le médecin a commencé par me citer des maladies dont je n’ai jamais soufferts dans ma vie ; il m’a prescrit une ordonnance de 21 milles 500 francs  » a-t-il poursuivi. Prise de panique, le jeune étudiant s’est rendu le lendemain dans une autre clinique portant le même qualificatif. Même technique. Ici, la consultation est moins couteuse. Elle est à 500 francs. « On m’a remis le même tube mais les maladies qui m’ont été citées diffèrent de celles détectées par l’appareil de la veille ; cette fois-ci, c’est 12 milles qui peuvent me sauver » a-t-il expliqué avant de regretter que « c’est dommage ». C’est également ce que nous a dit le sieur Affissou, commerçant à Parakou. « Leur appareil ne détecte que la faiblesse sexuelle chez les hommes » a-t-il résumé entre deux rires. Pourtant, la situation, on ne peut plus critique ne devrait pas être un objet de rire. « D’ailleurs, ils ne vous laissent jamais rentrer avec leur ordonnance ; c’est chez eux que vous achetez tout », renchérit-il.

Certains promoteurs de ces traitements n’hésitent pas à mettre leur appareil dans le sac et à prendre d’assaut les villages et hameaux du pays. Cet appareil détecte tous les maux dont souffre le corps d’un homme. Ils ont un médicament pour tous les maux. Mais, ne perdez pas votre temps à chercher leurs produits dans les pharmacies. Ils ne s’y trouvent point. Les plaintes se multiplient dans les villes et campagnes du Bénin.

Le ministère de la santé et l’ambassade de la Chine se désolidarisent

Notre première démarche a été de nous rendre à l’office de l’ambassade de la Chine près le Bénin. C’est M. Ran Qiming du bureau du Conseiller économique et commercial qui nous reçoit. « Non. Non. Je ne connais pas » a-t-il répondu quand nous lui avons montré des photos de ces centres. « Il y a trois délégations de médecins chinois au Bénin : la première est une équipe qui s’occupe du Chef de l’Etat ; il y a une autre à Lokossa et une dernière à Natitingou ». Il se propose tout de même d’aller demander l’avis de ses collègues. Pendant son absence, nous jetons un coup d’œil sur le livre posé sur la table installé dans la salle où nous avons été reçus. Il est intitulé : ‘’50e anniversaire de la coopération sino-africaine’’ ». La page 22 présente des photos légendées ‘’30e anniversaire des équipes médicales chinoises au Cameroun’’. « Voilà, c’est ce type de coopération que la Chine a avec les pays africains ; mais nous n’avons donné d’accréditation à personne pour exercer en notre nom une telle profession », a jeté sèchement l’agent diplomatique revenu un peu plutôt. Sa réponse est claire. Ceux qui exercent une médecine supposée chinoise n’ont pas la caution de la Chine.

Au ministère de la santé, c’est le service de la réglementation sanitaire et de la promotion de la santé (Srsps) qui donne les autorisations d’exercice en clientèle privée. C’est justement là que nous nous sommes rendus. Une cabine de 3m² remplie d’hommes et de femmes qui s’affairent. C’est M. Antoine Agbo, l’Inspecteur d’action sanitaire qui s’occupe des dossiers comme celui sur lequel nous enquêtons. Il est absent. Nous le joignons au téléphone. « Les promoteurs de ces centres n’ont pas reçu une autorisation du ministère en charge de la santé ; on ne les connait pas », s’est-il fait précis sur le sujet.

Les professionnels de la santé sont sceptiques sur la méthode

Dr Edmond Dognon, abordé par rapport à ce modèle de traitement se sent mal à l’aise. « Il faut faire très attention avec ce traitement. Je ne connais pas encore d’appareil qui puisse détecter tous les maux dont souffre un corps humain ». C’est également la même marge de réserve qu’a observé M. Ernest Sounouvè, un ingénieur en imagerie médicale. Selon lui, il y a plusieurs appareils en médecine moderne qui permettent de visionner tel ou tel autre organe du corps humain. Il évoque la radiographie, l’échographie, le scanner et l’Irm. « Mais, je ne connais pas d’appareils qui puisse parcourir et photographier tout le corps d’un être humain ». « Les appareils en usage en médecine moderne permettent de toucher une portion spécifique du corps » précise Dr Dognon. A entendre les explications de ces deux professionnels de la santé, il faut prendre avec des pincettes les résultats du diagnostic de cet appareil.

Une arnaque ?

 

Enseigne-de-l-une-de-ces-centres.JPGLe traitement proposé par ces cliniques ne semble pas sérieux. Trop d’indices permettent de faire cette conclusion. Vodounou Yaovi Marc, dénonce une « escroquerie ». Selon le témoignage de cet étudiant, ce mode de traitement n’a rien de sérieux. C’est justement pour en discuter avec les promoteurs de ces centres que nous avons effectué le déplacement. Premier stade : le Centre de médecine traditionnelle chinoise de Zogbo. C’est une maison entièrement aménagée ; le centre est très bien meublé. Une femme nous reçoit, bientôt suivie d’un homme aux accents camerounais. « On ne reçoit pas de journalistes ici », nous a-t-on simplement congédiés quand nous nous sommes présentés. Dans le village universitaire d’Abomey-Calavi, se trouve un autre centre de ce type : le Centre médical chinois. C’est le sieur Célestin qui est le promoteur dudit centre. Nous parlons plutôt du système sanitaire en général avec lui, au risque de nous retrouver encore à la porte. La discussion nous aura permis de savoir qu’il offre au public des services sanitaires qui sont à la portée de sa bourse. Point. Pour M. Janvier Zinsou,  ces cliniques dites chinoises ne sont rien d’autres que « la forme moderne du charlatanisme ». « D’un côté, se trouve l’Etat, incapable de donner des soins à tous les béninois ; de l’autre, des individus qui veulent s’enrichir et qui sont prêts à tout pour y arriver et au milieu des populations toujours obsédées par les miracles, la facilité. Et le tout est joué ». Suivant les propos de ce sociologue résidant à Cotonou, « les escrocs sont toujours en quête de moyens pour faire des victimes ; on ne peut expliquer autrement l’action de ces vendeurs de charme ». Seulement, se font-ils simplement de l’argent ? Ne tue-t-ils, peut-être pas aussi ? Comment peut-on vérifier le niveau de toxicité de leurs produits ? Ces interrogations n’inquiètent pas encore les autorités béninoises. L’Etat est faible ; le peuple est sans veilleur. Qui mettra alors fin au désordre ? Alerte, le Bénin s’effondre.

Publié dans le Progrès, parution du vendredi 29 novembre 2013.

Partager cet article
Repost0
14 octobre 2013 1 14 /10 /octobre /2013 17:42

TABASKI.jpg Demain aura lieu la fête du bélier. Comme tous les ans, les communautés musulmanes du monde entier sacrifieront à la tradition. Seulement, les moutons sont de plus en plus chers, devenant plus que jamais imprenables. Pourtant, la fête doit avoir lieu.

A Cotonou, à Porto-Novo, à Parakou comme dans toutes les autres localités du Bénin, c’est la  même chanson. Issifou A., un client rencontré au marché Zongo de Cotonou se plaint : « walaï, les moutons sont trop chers ». Pourtant, il traine derrière lui l’une de ces bêtes à grandes cornes. Il nous explique : « normalement, un tel mouton ne devrait pas coûter plus 70 milles ; mais, on m’a pris 110 milles sur coup, kaï : ». Il n’est pas le seul à se plaindre de la situation. Un peu plus loin, là bas où un monde fou bavarde à haute voix, se mène un débat. Abdoulaye G., un autre client explique aux autres que la chose prend l’allure d’une escroquerie. « Comment peut-on vendre ce petit mouton à 120 milles francs », s’interroge t-il en tâtant les cornes de l’animal du revers de sa main droite. Les vendeurs, eux, ne font pas les mêmes analyses de la situation. D’ailleurs, trouvent-ils que les prix n’ont pas tellement changé par rapport à ceux pratiqués l’an écoulé. Selon l’un d’eux, ce sont les mêmes critiques qui se font sur leurs commerces chaque année. Selon les explications données par ce revendeur, « on tient compte de beaucoup de facteurs pour mettre un prix aux animaux ». Et cela est vrai. « Vous-même, regardez comment il est difficile d’élever un animal jusqu’à l’âge adulte... ». Les éclaircissements donnés par ce revendeur n’intéressent nullement les acheteurs qui ne rêvent d’une chose : emmener une bête chez eux.

 

Parakou se plaint aussi

   Selon les informations pêchées au marché Kobo-kobo par notre correspondant à Parakou, la situation n’est pas, non plus reluisante. Jusque dans la soirée de ce dimanche, les moutons étaient toujours imprenables. Seuls, les riches clients arrivaient à emporter les animaux. Moussa I., rencontré sur les lieux ne sait pas où se donner de la tête. « Je n’ai pas que ça à acheter », a-t-il expliqué avant de poursuivre ce qui suit. « Il faut acheter des pagnes aux enfants ; payer le tailleur ; et le mouton ne se mange pas tout cru ; il faut aller au marché… alhamdoulilahi ! ». Pourtant, la fête aura, inchala !

Partager cet article
Repost0