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 Le Bénin vu par un jeune 

A Propos De Moi !

  • Christophe D. AGBODJI
  • Journaliste, Ecrivain
Auteur de "La chute du mur de Karakachie"
;  "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"
  • Journaliste, Ecrivain Auteur de "La chute du mur de Karakachie" ; "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"

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21 juillet 2012 6 21 /07 /juillet /2012 10:53

kogui.jpgLa hantise de l’Etat béninois de rehausser la production cotonnière est toujours d’actualité. Si, l’objectif était de 600 milles tonnes en 2006, elle est revue très légèrement à la baisse depuis cette année : 500 milles tonnes. Pourtant, ces envie et volonté affichées depuis 2006 pour promouvoir un secteur déjà moribond sont perturbées par quelques évènements préjudiciables à l’enjeu. Certains observateurs  évoquent 75 milliards de francs Cfa de subvention investis par l’Etat béninois depuis la prise du pouvoir par le Président Boni Yayi. Or, sauf la campagne 2006-2007 où elle est passée de moins de 100 mille à plus de 250 mille tonnes, les champs béninois sont restés ingrats et n’ont pu jusque là soulager les réformistes. C’est dans un tel environnement ennuyeux que moult irrégularités ont été récemment révélées dans la gestion du secteur et des résolutions prises pour éviter le pire. Pourtant, c’est également dans une telle période faite d’incertitude que le Chef de l’Etat continue d’assurer aux béninois que cette saison sera l’une des plus florissantes. L’objectif est d’atteindre 500 milles tonnes dans une atmosphère où l’insuffisance d’insecticides est décriée par les paysans ; un climat où les cotonculteurs sont découragés et ont, à la limite envie de jeter leur dévolu sur d’autres cultures ; un environnement où l’on ne sait plus qui s’occupe réellement de la gestion du coton ; déjà, parasites et sauterelles ont envahi les champs comme pour annihiler les efforts consentis jusque là par Boni Yayi. Sos, le coton est mort.

Pourquoi yayi évoque un chiffre à plusieurs zéros ?

 yayi-aLa campagne dernière a produit 174 mille tonnes de coton, selon les chiffres de l'Association interprofessionnelle du coton. Le rêve du Chef de l’Etat est de multiplier par 3 cette production. Pourtant, les moyens semblent faire défaut pour atteindre cette performance. C’aurait été merveilleux pour Boni Yayi de parvenir à cette hauteur car, les béninois y auraient noté les empreintes de la nouvelle idéologie de gouvernance qu’est la refondation. Peine perdue. Cette campagne annoncée pour être hors pairs commence par des malentendus avec l’Association Interprofessionnelle de coton (Aic). Ensuite, c’est un sauve qui peut général. Une chasse à l’homme sera lancée contre les opérateurs fournissant les intrants indispensables à la culture du coton au Bénin. L'opération d'enlèvement et de mise en place forcés effectuée par le Gouvernement n’auront pas suffi pour empêcher le pire. Cette semaine encore, deux camions chargés d'insecticides pour le cotonnier béninois ont été réceptionnés à Natitingou au Centre régional pour la promotion agricole (Cerpa) de l'Atacora-Donga. L’on donne priorité aux quatre départements du Nord où se trouvent les grands bassins cotonniers. Il est donc difficile d’atteindre les 500 milles tonnes prévues si la campagne est devenue une affaire de « priorité ». De sources crédibles, 3 millions de doses sont nécessaires au titre de cette campagne. Or, seulement 200 milles doses d'insecticides sont rassemblés à partir des stocks du Mali, du Burkina Faso et du Togo. Pourtant, Boni Yayi reste ferme sur les prévisions. 

Que disent Issifou Kogui N’douro et Katè Sabaï à Boni Yayi ?

katèDepuis la suspension de l’Aic, mise sur pied depuis plusieurs années pour accompagner les paysans, le coton est devenu une affaire présidentielle. C’est d’ailleurs, le premier dossier officiellement confié au ministre en charge des affaires présidentielles. Mais, l’on note également d’intenses activités du ministère en charge de l’agriculture. Plus que Issifou Kogui N’douro, c’est Katè Sabaï qui est au cœur de l’affaire. Agronome de formation, ancien maire et producteur de coton, il devrait être l’homme de situation. L’on le voit, depuis sa nomination dans les champs de coton. Cependant, ses efforts seront réduits par les récents évènements survenus dans le secteur. Au regard de cela, ce serait surprenant de la part de Katè Sabaï d’annoncer 500 milles tonnes de coton au Chef de l’Etat pour le compte de cette campagne. Issifou Kogui N’douro pourrait-il tenir de tels propos au président de la république quand on sait qu’il ne connait rien du dossier ? Il est donc étonnant que le Chef de l’Etat, au regard de tous ces problèmes qui assaillent actuellement le secteur cotonnier béninois annonce un chiffre à plusieurs zéros. A moins que Issifou Kogui N’douro et Katè Sabaï n’aient communiqué au Président de la République la solution magique pour réaliser en temps de crise ce dont il a été incapable en période paisible, nous n’aurons pas plus de coton que nous n’en avons eu la campagne dernière. Les balances n’attendent la fin de la campagne. Yayi va-t-il encore surprendre comme aux présidentielles dernières ?

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