Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 Le Bénin vu par un jeune 

A Propos De Moi !

  • Christophe D. AGBODJI
  • Journaliste, Ecrivain
Auteur de "La chute du mur de Karakachie"
;  "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"
  • Journaliste, Ecrivain Auteur de "La chute du mur de Karakachie" ; "Le changement, l'autre nom de l'impossible"; En préparation: "Je n'étais pas au pays à l'heure du changement"

Texte Libre

Recherche

16 juin 2011 4 16 /06 /juin /2011 15:46

Les fonctionnaires d’Etat ont annoncé pour cette semaine un mouvement de grève de 72h pour exprimer leur mécontentement sur la discrimination faite par le gouvernement Yayi dans le traitement des salariés du secteur public. Mais le chef de l’Etat, rajeuni de 5ans et paré de sa redingote de « refondeur » a affiché la mine d’un vigile qui entend donner désormais son opinion sur les faits et gestes des citoyens béninois Pourtant, les grévistes, malgré les mises en garde sont passés à l’action et risquent, à cette allure de forcer la main à Boni Yayi à montrer toute autre image aux béninois.

 L’actualité de la gestion des affaires publiques au Bénin

Le Saint Esprit n’est certainement pas descendu, ce dimanche sur la nation béninoise. Et pour cause, les syndicalistes et le gouvernement n’ont pas pu se tailler une langue unique afin de s’entendre sur la mesure à prendre pour éviter un nouvel enlisement de l’administration publique dans une grève sans précédent. Le chef de l’Etat, sans doute courroucé par l’annonce de ce mouvement de grève des fonctionnaires qui réclament une faveur analogue à celle faite à leurs collègues des finances, est sorti de son mutisme en début de semaine pour dénoncer le comportement peu citoyen des syndicalistes. Sans ambages, le président de la république a menacé les grévistes de « défalcations » sur salaires et de « licenciements ». Cependant, malgré cet avertissement, les syndicalistes ont recommandé à leurs mandants d’observer le mouvement en les ragaillardissant de discours genres « intimidations », « dictatures », « droits de grèves » et « justice ». A voir de près la situation, ces fonctionnaires ont peut être raison de se rebeller contre un gouvernement qui a cédé aux revendications de certains de ces agents en délaissant d’autres. Mais d’autres paramètres, dans l’analyse de l’affaire sont également à prendre à compte selon certains observateurs. Les fonctionnaires d’Etat font moins de 2% de la population béninoise. Cette frange, depuis l’arrivé de Boni Yayi a vu sa condition largement améliorée. Avantages sociales pour les uns, primes et augmentations de salaires pour les autres. De manière obscène, cette couche de la population béninoise mène une lutte qui ne profite en réalité qu’à elle seule, laissant ainsi la grande frange de béninois à leur triste sort. En vérité, près de 80% de s béninois s’attèle encore aujourd’hui aux travaux champêtres. Sans salaires, sans primes et sans gratifications aucunes, ces malheureux gens, pourvoyeurs d’aliments pour la survie de tous s’échinent sans aucune reconnaissance. Combien de pourcentage a-t-on augmenté pour nos misérables parents. Quels primes leur a-t-on accordé au cours du quinquennat précédent. Rien pour rester dans la réalité. Pourtant, aucune administration publique de notre pays ne peut affirmer n’avoir rien obtenu au cours de ces dernières. La majorité cotise pour une minorité de plus en plus ingrate.

          Les dessous du désordre

La gouvernance de Bon Yayi sur ce plan est un vrai chaos. Il a été observé depuis l’avènement de ce chef d’Etat un laisser aller total. La raison de cet état de chose réside certainement dans la stratégie de campagne adoptée par le président de la république avant 2006. La promesse d’une nouvelle forme de vie ; un changement total dans le quotidien des béninois. Dans le temps, fonctionnaires et paysans s’étaient battus pour l’élection d’un messie qui ne fera finalement que l’ascension d’une partie de ses militants. Ainsi, le chef de l’Etat, d’une manière désinvolte a conduit le pays à la ruine, donnant des ails aux syndicalistes devenus soudainement forts par la faiblesse de l’actuel locataire de la Marina. Combien d’entre ces ardents défenseurs des droits des travailleurs pouvaient ainsi agir lors de la gouvernance du président Kérékou ? Boni Yayi, à vouloir être trop bon a perdu de son pouvoir laissant du coup libre cours aux exigences de cette petite partie des populations béninoises.

 

La suite du feuilleton telle que prévue par Boni Yayi

Les 8 mois de grèves observés par les fonctionnaires du Ministère des Finances et de l’Economie (Mfe) et la grève sauvage observée par les agents des centres de santé publics ont largement inspiré le chef de l’Etat sur la mauvaise pente sur laquelle il dirige la nation béninoise. C’est pourquoi, bien avant sa réélection, il se confectionnait une nouvelle casquette. Ce nouveau béret baptisé « refondation » devrait être le fer de lance de sa nouvelle gouvernance. Et c’est certainement pourquoi, il a extériorisé devant toute la nation sa colère de voir les fonctionnaires annoncer une nouvelle grève. Si le chef de l’Etat empreinte à ses vieilles habitudes de 2006 que lui connaissant bien les béninois, c’est qu’il mettre en exécution sa menace de « défalquer » des salaires et de « renvoyer » les fonctionnaires qui ne sont pas sur leurs lieux de travail. Dès lors, la gouvernance aura changé. Des juristes, et dieu seul sait que nous en avons beaucoup sortiront de leurs casernes pour expliquer le caractère dictatorial du nouveau président. La moribonde famille d’opposants renaitra peut être par cette nouvelle impulsion. Alors, Boni Yayi sera peint comme un prince  machiavélique. Mais, la réaction du président peut être également vue autrement. S’il réussit, il aura le mérite de remettre sur les rails sa gouvernance. Des notions proches de « citoyenneté » et du « respect de serment » reviendront à la page donnant un nouvel espoir de renaissance au Bénin. Alors là, le peuple saura que la « refondation du Bénin » a commencé.

Partager cet article
Repost0

commentaires