(Des défalcations de salaire en perspective ?)
L’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab) était en assemblée générale extraordinaire ce vendredi 27 juillet afin de se pencher sur la conduite tenue par le gouvernement suite à sa décision relative à l’affaire de la Fédération béninoise de football. A son instar, le Syndicats des travailleurs de la justice se sont également retrouvés le même jour en assemblée par rapport au même sujet. Il découle de ces assemblées que les fermes de nos tribunaux et cours seront fermées pour 72h à partir du mardi prochain.
L’après prologue
Dans une récente décision, la justice béninoise a reconnu la légalité de l’élection de Victorien Attolou et a fait injonction à Moucharafou Anjorin de lui passer les clés de la fédération. Les choses iront très vite après cette sentence. Anjorin passe service que la Fifa menace de sanctionner le Bénin. Le gouvernement béninois, dans la foulée se réunit en conseil extraordinaire afin d’étudier la question de plus près. Un compte rendu sera lu, plus tard par son secrétaire général. En effet, le conseil des ministres a annulé l’arrêt rendu par la cour d’appel. Fort déçu par la conduite du gouvernement, les magistrats se sont donc retrouvés en assemblée. De prime abord, ils ont fustigé l’immixtion de plus en plus inquiétante du pouvoir exécutif dans l’appareil judiciaire. Ils comprennent mal qu’un arrêt soit annulé par un acte administratif. C’est la démocratie qui est en péril. Il faut agir au plus pressant, diront-ils. Pour Dénis Togodo, le représentant des syndicats, il faut mener cette lutte avec les magistrats parce qu’elle est légitime.
Des défalcations en perspective dans le secteur judiciaire ?
Le gouvernement a déjà expérimenté la posologie des intimidations et des défalcations sur salaire pour fait de grève. Cette dernière trouvaille semble lui avoir porté ses fruits puisqu’elle a réduit les enseignants au silence et les renvoyé dans les écoles. C’est pourquoi, l’on est en mesure de poser des questions sur la réplique du gouvernement pour gérer cette affaire. Il est certain que les magistrats ne se laisseront pas avoir comme les enseignants. Il est aussi sûr que le Chef de l’Etat qui nous a déjà montré bien de fois qu’il peut également aller loin dans certaines de ces décisions ne démordra pas aussi vite que cela. C’est donc une crise qui risque de durer encore bien longtemps quand on sait que les amitiés entre la ministre de la justice et les magistrats ne sont pas actuellement enviables.